Depuis le début de la crise sanitaire, la ligne de conduite de la CGT n’a pas varié d’un iota : la priorité doit impérativement être donnée à la sécurité des travailleurs et de leurs familles, aussi bien dans les entreprises qu’à l’extérieur de celles-ci.
A ce titre, toutes les organisations de la CGT ont sévèrement fustigé le manque de clairvoyance et l’inconstance d’un gouvernement faisant étalage d’une inquiétante incurie tout en adoptant un ridicule discours aux accents guerriers ; un gouvernement irresponsable changeant ses consignes d’un jour à l’autre, d’un ministre à l’autre, minimisant le risque ou l’instrumentalisant avec une légèreté confondante au gré de visées opaques, le plus souvent à court terme. Il a cependant permis de révéler l’insondable bêtise de certaines personnes chargées de porter sa parole devant les Français. Quel mépris pour les citoyens !
A cela s’est ajoutée la consternante pénurie des moyens de protection, notamment de masques mais pas seulement, réduisant trop souvent les « premiers de corvée » au système D face au danger de contamination. Une situation inadmissible qui a ainsi révélé au grand jour l’incompétence du gouvernement, son impréparation et l’absence de stratégie sanitaire. La responsabilité de cette situation est partagée par les gouvernements précédents, tous aveuglés par une logique strictement comptable conforme à la doctrine ultra-libérale face à laquelle les besoins des citoyens ne pèsent rien.
Ces errements impardonnables ont perduré après la fin du confinement lorsque, avec la complicité objective du gouvernement et, malheureusement, de certains syndicats de salariés, des patrons et responsables d’entreprises ont voulu imposer à leurs employés de reprendre le travail, en étant physiquement présents, alors qu’ils refusaient de les équiper des protections indispensables. Il aura fallu toute la détermination des élus et des militants syndicalistes de la CGT pour que la justice fasse entendre raison à ces criminels, ce qui n’a pas empêché les soutiens actifs du gouvernement de calomnier nos organisations, coupables, à leurs yeux, de sacrifier l’économie sur l’autel du principe de précaution. Oui, décidément, nos vies ne valent rien pour cette engeance.
Toutefois, si le confinement a certainement permis de limiter l’impact de l’épidémie au sein de la population (mais à quel prix ?), il a aussi mis en péril la situation financière de nombreux travailleurs actifs, précaires ou privés d’emploi et de retraités, tous déjà sévèrement touchés par la politique destructrice du gouvernement. Il a également entravé l’activité des structures associatives et des syndicats et, d’une façon plus générale, tous les mouvements sociaux en lutte contre la politique ultra-libérale du gouvernement. Or, pendant ce temps, celui-ci n’a pas suspendu son entreprise de destruction du Code du Travail et de notre système de protection sociale, profitant des interdictions de rassemblements pour museler toute opposition.
Pour autant, la gestion de la crise ne saurait se réduire à des consignes sanitaires. Pour la CGT, les employeurs doivent respecter leur obligation légale d’assurer la protection de la santé de leurs salariés en prenant en charge le coût des masques comme de tout équipement de protection individuel (EPI). L’Etat doit en faire autant pour toute la population. En effet, le non-respect des consignes est verbalisable, par conséquent, nul n’est censé pouvoir s’y soustraire. Mais au-delà, de nombreuses autres questions restent en suspens. Or, sur l’ensemble des problématiques liées à la protection des travailleurs, le gouvernement se garde bien d’imposer quoi que ce soit aux employeurs, réprimant au contraire les agents de l’Etat chargés de contrôler le respect des réglementations (Lire cet article de la NVO).
Près de 4 mois après la fin du confinement, on nous annonce une reprise de l’épidémie. Le nombre de nouveaux cas de contamination augmente de façon non négligeable. Toutefois, il faut souligner que, contrairement au début de l’année où il était impossible, faute de matériel adéquat, de procéder à un dépistage d’envergure, de très nombreux tests sont désormais réalisés, permettant de mieux mesurer le nombre des personnes touchées. Ce sont donc essentiellement le nombre des malades admis en réanimation et l’évolution du nombre des décès qui, seuls, permettent d’apprécier une éventuelle reprise de l’épidémie. Or, il semble bien que ce soit effectivement le cas, même si l’ampleur du phénomène ne justifie pas nécessairement le discours anxiogène qui nous est servi depuis plusieurs semaines.
Depuis le 12 août dernier, le port du masque est obligatoire dans certains secteurs de l’intramuros avignonnais. La Bourse du Travail CGT est située au cœur de ce dispositif. L’union locale CGT d’Avignon appelle donc l’ensemble de ses adhérents et militants et plus largement toute personne venant dans les locaux de la Bourse du Travail à respecter l’obligation de porter un masque, les distances de sécurité ainsi que les « gestes barrières. »
Mais si, fidèle à ses principes, la CGT approuve ces mesures, il ne saurait être question que l’épidémie soit à nouveau le prétexte de nouvelles restrictions de nos libertés, notamment de manifester. Face à la duplicité d’un gouvernement qui, profitant de l’inquiétude provoquée dans le pays par un risque difficile à appréhender, n’a eu de cesse de multiplier les régressions des droits des travailleurs et des libertés publiques, la CGT ne restera pas inactive si d’aventure le gouvernement, par le biais de ses représentants locaux, tentait à nouveau de museler le mouvement social.