Ouvrir les droits à l’assurance-chômage aux démissionnaires ou aux indépendants figure parmi les promesses du candidat Macron. C’est chose faite, assure le gouvernement. Mais selon les agents du pôle emploi, les conditions d’attribution sont si drastiques que la plupart des intéressés ne pourront en bénéficier.
« Bonjour, je viens de démissionner. J’ai entendu dire que je pouvais avoir des droits. » Cette phrase, nombreux sont les agents du Pôle emploi à l’avoir entendue ces derniers mois, tant la communication gouvernementale sur cette promesse de campagne du candidat Macron a été intense.
Jusqu’à présent, démissionner de son emploi impliquait de renoncer à ses indemnités chômage, perçues seulement en cas de licenciement, de rupture conventionnelle ou de fin de contrat temporaire. La mesure pourrait, selon la ministre du Travail Muriel Pénicaud, bénéficier à 30 000 personnes par an. Elle sert aussi à légitimer la réforme de l’assurance-chômage qui réduit brutalement le niveau des allocations pour la moitié des indemnisés.
« Nous commençons donc par expliquer aux gens que cette disposition ne s’applique qu’à partir du 1er novembre, soupire Aurélie, agente depuis dix ans au sein de Pôle emploi. Ceux et celles qui ont démissionné avant cette date ne sont donc pas concernées. » Qu’en sera-t-il pour les suivants ? « Nous venons de découvrir les conditions d’acceptation en formation, et elles sont drastiques, décrit Catherine, également employée à Pôle emploi. La mesure ne concerne que les personnes en CDI, avec au moins cinq ans d’ancienneté. Il faut que leur projet de formation ou de création-reprise d’entreprise soit bouclé en amont, et qu’il soit jugé « réel et sérieux » ! »