COMMUNIQUE : PÔLE EMPLOI VOTE UNE EXTERNALISATION MASSIVE DE 120 MILLIONS D’EUROS

La CGT dénonce le recours à une entreprise privée pour se délester des précaires

Le gouvernement l’avait annoncé, le conseil d’administration de Pôle emploi a majoritairement avalé la couleuvre : l’opérateur va passer un marché de 120 millions d’euros pour des appels d’offre auprès de prestataires. Ce ne sont donc plus les agents de Pôle emploi qui s’occuperont des personnes privées d’emploi mais des salariés d’opérateurs extérieurs. Ces derniers seront chargés « d’accompagner » les salariés précaires – soit 1,3 million de personnes inscrites à Pôle emploi qui travaillent en intérim, en CDD, à temps partiel – en les aidant à trouver un emploi « stable ». Mais qu’entend-on par stabilité ? Un CDD de 6 mois est-il suffisamment stable pour vivre décemment sur le long terme ?

Parmi les membres du conseil d’administration de Pôle emploi, les cinq représentants de l’État et les cinq représentants patronaux ont voté pour cette mesure. La CGT s’est prononcée contre et les autres organisations syndicales se sont abstenues.

Le gouvernement et la direction de Pôle emploi affirment que ces travailleurs précaires ne peuvent être rencontrés que le soir ou le week-end donc en dehors des horaires d’ouverture des agences, ce qui est fort curieux s’agissant de personnes n’occupant pas un emploi à temps plein.

Pôle Emploi a déjà expérimenté cette externalisation sur des dispositifs plus limités et qui ont montré, à plusieurs reprises, que le service rendu aux salariés concernés pouvait être déplorable et coûter plus cher.

En revanche, les opérateurs qui vont se tourner vers ce marché seront intéressés au résultat. Et, dans le contexte de chasse aux chômeurs instaurée par l’alourdissement des sanctions, depuis le début d’année 2019, et le durcissement des règles d’assurance chômage au 1er novembre, les chasseurs de primes pourraient se présenter nombreux.

La CGT dénonce cette juteuse externalisation des activités de Pôle emploi qui se fait au détriment des missions de service public, au détriment de l’activité des agents et au détriment des salariés privés d’emploi ; décidément les victimes préférées du gouvernement.

La CGT appelle tous les salariés, notamment précaires et privés d’emploi, à se mobiliser massivement les 5 et 7 décembre contre ces réformes régressives et exiger de nouveaux droits.

Montreuil, le 22 novembre 2019

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