Mes chers amis,
Encore une fois vous étiez nombreux, venus de Marseille, d’Avignon, de Paris et des 4 coins de l’hexagone. Certains ont fait plus de 1000 km pour me soutenir ! Cet engagement démontre à quel point vous ressentez l’injustice et la différence de traitement subie entre un notable puissant de notre monde économico-politique et un agent du service public qui voulait traiter chacun en fonction de sa faute et non de son statut… Il est vrai que servir son pays n’est plus dans l’air du temps.
Préalablement au débat, mon avocat est venu m’informer que la Procureure ne soutiendrait pas l’accusation… Premier soulagement. Quand on pense que c’est le Procureur précédent qui m’accusait, François Mariani n’étant que partie civile ! Je vous laisse juge…
Lors des débats, Maître Morice, l’onéreux ténor du barreau parisien, employé par mon adversaire m’a harcelé de questions sur l’enregistrement, sur mon association, sur la tentative de corruption du meilleur ami de Mariani. Bref tous les moyens même les plus bas ont été employés ; j’ai essayé de répondre sans laisser percer mes états d’âme, sereinement et clairement.
Le jeune employé a répondu lui aussi aux questions mais l’ennemi à abattre par le spectaculaire avocat, on sentait bien que ce n’était que moi. Il s’est perdu dans les détails pour mieux éviter qu’on évoque les turpitudes de son client. En effet personne n’a vraiment évoqué le contenu de l’enregistrement où un employeur se comporte d’une manière honteuse, menaçant, invectivant, insultant un jeune homme qu’il exploitait honteusement, lui promettant de ne plus trouver de travail à 600 km à la ronde tant son réseau est puissant. D’ailleurs cette menace a été tenue puisque le maître d’hôtel formé à Avignon, depuis son licenciement a été employé à Lille puis en Suisse !
La plaidoirie de Maître Morice a été pathétique comme l’intervention du notable qui s’est posé en victime… J’aurais aimé que toutes ses victimes à lui, le voient, aussi dépourvu de dignité.
Les avocats de la défense, Maître Poyart et Maître Coste (le mien) ont été excellents. Sans doute était-ce plus facile pour eux, tant ce procès est d’une absurdité totale, aberrante. Ce jeune maître d’hôtel a vu sa vie professionnelle abîmée par son passage aux Agassins. Moi-même, j’ai vécu une descente aux enfers car je lisais dans les journaux que j’étais un voyou, un corrompu aux méthodes douteuses. Moi, pour qui la justice et l’intégrité sont des valeurs que je mets au-dessus de tout, ces mises en cause de mon honneur ont failli me perdre, comme David, mon ami Capitaine de la Police Financière (on voulait contrôler tous deux un autre requin avignonnais) qui s’est jeté sous un train car il subissait aussi le manque de soutien, la propagation de rumeurs, les menaces de licenciement et la mise au banc des accusés. Lui n’avait pas le soutien dont j’ai pu bénéficier.
J’ai une pensée pour David, et si je gagne définitivement tous ces procès, c’est à lui que je dédierai ma victoire. Car 15 jours avant sa mort, il m’a dit « Philippe laisse tomber, le pot de terre ne gagne jamais contre le pot de fer, moi je vais abandonner… »
Mais au-delà du cas d’école que je vis depuis 7 ans, ce sont les valeurs humaines que vous véhiculez qui resteront pour moi les plus importantes : la solidarité, la fraternité, le don de soi, l’altruisme et la générosité. Ces valeurs sont inestimables et les milliards de leur fraude fiscale et sociale ne les vaudront jamais.
Je remercie ces pauvres gens qui m’ont permis de mener ce combat à mort contre eux et de vivre cette aventure humaine si difficile, qui, si on réussit à la traverser, promet de merveilleuses rencontres.
Certes tout n’est pas encore gagné mais on est, vous et moi, sur le bon chemin.
Merci encore pour votre confiance et votre fraternité.
Philippe PASCAL