Les retraités sont inquiets, les retraités sont en colère, ils l’ont fait savoir en nombre dans la rue le 28 septembre dernier. Et il y a de quoi : le gouvernement s’en prend à leur pouvoir d’achat, sous le faux prétexte d’une « solidarité avec les actifs ».
La mesure la plus visible est celle de la hausse de 1,7 points sur leur CSG, ce qui représente une augmentation de plus de 25 %. Mais elle n’est pas la seule, et elle vient, malheureusement, après toute une série de mesures du même genre prises depuis plusieurs années !
Nous avons récemment rencontré un des députés du Vaucluse appartenant à la majorité présidentielle. A nos questions, nous avons eu des réponses censées nous rassurer sur notre pouvoir d’achat mais en évitant de nous parler des problèmes de fond.
L’augmentation de la CSG
Bien sûr c’est du pouvoir d’achat en moins, mais c’est surtout un changement profond dans le financement de notre protection sociale. Avec la fiscalisation de la protection sociale, financée par l’impôt, celle-ci perd peu à peu son lien avec le travail.
Loin du principe de base « chacun cotise selon ses moyens et est protégé selon ses besoins », la majorité entend casser la cohérence du financement de la Sécu, au motif que cela permettrait « d’augmenter le pouvoir d’achat » des salariés. Pourtant, cela ne permet que d’augmenter, et de peu, le salaire net, au détriment du brut. Il faut rappeler que le salaire brut gagné par le salarié a deux composantes : la première, c’est le salaire pour le mois, qui est le salaire net. La deuxième, c’est le salaire pour la vie, mis en partage pour faire face aux péripéties de l’existence.
Cette mesure est donc une arnaque du point de vue du pouvoir d’achat, et une attaque supplémentaire sur la Sécu et ses principes fondateurs. Elle est bien loin d’être « moderne » : au contraire elle renvoie aux périodes d’avant l’instauration de cette grande conquête sociale.
La suppression de la Taxe d’Habitation
A première – et courte – vue, cette mesure peut apparaître comme favorable au pouvoir d’achat des retraités, et le gouvernement, tout comme les députés qui le soutiennent, ne se privent pas de la présenter sous ce jour-là. Mais, en fait, c’est une illusion.
D’abord, elle ne sera que progressive, à raison d’un tiers par an, jusqu’en 2020. Mais cela ne touche pas tous les retraités : seuls sont concernés ceux qui sont imposables, les autres ne paient pas de taxe d’habitation.
Mais surtout : par quoi va-t-on remplacer cette rentrée d’argent pour les communes ? Cela veut dire : encore moins de services publics pour leurs citoyens ! Comment vont faire les communes qui après avoir subi des baisses importantes des dotations financières de l’Etat vont voir baisser leurs recettes fiscales ? On parle de compensations, mais on ignore en réalité ce qu’il en sera !…
Les communes vont devoir faire des économies, sur quels choix : baisse des subventions aux associations ? ou diminution des effectifs d’agents ? ou baisse des budgets de fonctionnement ? ou un peu des trois… ? De toutes façons cela veut dire : BAISSE DU SERVICE RENDU AU PUBLIC, et en particulier aux populations les plus fragilisées, parmi lesquels les retraités.