Les personnels soignants intérimaires discriminés par le gouvernement

Les premiers ministres changent, mais la ligne sociale des gouvernements reste la même pour les salarié-e-s intérimaires. Après Édouard Philippe et sa ministre de Travail, Muriel Pénicaud, qui ont refusé d’intégrer des centaines de milliers d’intérimaires dans le dispositif d’activité partielle pendant la crise sanitaire du coronavirus, les privant de 86 % de leur salaire et les condamnant au chômage, c’est au tour de Jean Castex et de son ministre de la Santé et des Solidarité, Olivier Véran, de stigmatiser les personnels intérimaires travaillant dans les établissements publics et privés de santé et les établissements sociaux et médico-sociaux en les excluant du bénéfice de la prime Covid.

Le gouvernement et le parlement ne respectent pas le Code du travail et l´égalité de traitement

En effet, la loi de finances rectificative, adoptée au Parlement le 30 juillet dernier et accordant une prime exceptionnelle aux personnels soignants pour reconnaître leur dévouement et leur travail exceptionnel pendant cette crise sanitaire, écarte les salarié-e-s intérimaires, bafouant ainsi le Code du travail (article 4 : « La prime exceptionnelle mentionnée au premier alinéa du présent V n’est pas prise en compte dans le montant de la rémunération mentionnée au 6° de l’article L. 1251-43 du Code du travail »).


Code du travail : article L1251-43 établissant formellement l’égalité de traitement

6°- Le montant de la rémunération avec ses différentes composantes, y compris, s’il en existe, les primes et accessoires de salaire que percevrait dans l’entreprise utilisatrice, après période d’essai, un salarié de qualification professionnelle équivalente occupant le même poste de travail.


Mépris des premiers de corvée

Depuis plusieurs semaines, à l’initiative de la CGT INTÉRIM, l’ensemble des organisations syndicales et patronales de la branche du travail temporaire sont intervenues auprès du ministre de la Santé pour que celui-ci fasse modifier le projet de loi de finances et réintègre les personnels soignants, administratifs et techniques intérimaires dans le dispositif de cette prime. Mais, toutes ces interventions sont restées lettre morte. Cette obstination montre à quel point le mépris envers les « premiers de corvée » est inscrit dans les gènes de la politique sociale macroniste conduite par Jean Castex, Olivier Véran et Martin Hirsch, directeur général de l’ AP-HP, qui n’hésitent pas à bafouer le Code du travail et le principe fondamental d’égalité de traitement pour discriminer les salarié-e-s intérimaires. Pour eux, ce ne sont que des travailleurs et des citoyens de « seconde zone », des invisibles que l’on peut ignorer alors qu’ils ont œuvré en première ligne, dans les  hôpitaux, les EHPAD et autres établissements de santé aux côtés de leurs collègues agents et CDI pour sauver des milliers de vies.

La CGT INTÉRIM dénonce, une nouvelle fois, l´apartheid social dont sont victimes les personnels intérimaires travaillant dans les hôpitaux, les EHPAD et les établissements de santé. Elle exige que l´égalité de traitement soit respectée sans condition d´ancienneté, l´embauche des intérimaires qui le souhaitent, le renforcement du système de santé en emplois et en matériel de qualité et l´arrêt immédiat de toutes les fermetures d´hôpitaux, de services et de lits.

Les syndicats CGT de la Santé et de l’Action sociale appellent à un rassemblement

le 15 octobre à 10 heures

Devant le Conseil départemental Rue Viala (intramuros)

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