La grave crise sanitaire du Coronavirus est révélatrice, par la désastreuse gestion qui en est celle de notre gouvernement, des effets nocifs de toutes les politiques de mise à mal des services publics et des services de Santé menées depuis de nombreuses années. La CGT, et son Union Syndicale des Retraités de Vaucluse, n’ont cessé de les dénoncer, aux cotés des agents concernés, et de manifester pour porter d’autres exigences en la matière.
Les retraités et les personnes âgées dépendantes sont parmi les couches de la population les plus impactées par cette pandémie, qu’ils en soient les victimes ou qu’ils en subissent les inconvénients dans leur vie quotidienne.
Dans les EHPAD :
La situation en Vaucluse s’avère, pour l’instant, moins catastrophique que dans d’autres régions. Mais il n’en demeure pas moins que le gouvernement a délibérément choisi de laisser les plus fragiles de ses pensionnaires finir leur vie, confinés, loin de tous ceux qui leur sont chers, en ne les considérant plus comme prioritaires dans l’accès aux services d’urgences, au mépris de leur citoyenneté, plongeant leurs familles dans le désespoir, et s’en remettant aux seules bonnes volontés, à saluer, des personnels de ces établissements.
Les dotations budgétaires insuffisantes sont à l’origine du manque permanent d’effectifs et de moyens matériels dans les EHPAD, et les fusions d’établissements ne sont pas la solution : en Nord-Vaucluse, nous exigeons l’arrêt d’un tel projet concernant ceux de Ste-Cécile-les-Vignes et de Sablet. Conservons des EHPAD à taille humaine ! Et dans l’immédiat, avec notre UD, nous demandons la mise en place d’un soutien psychologique pour le personnel, et de moyens de communication entre les résidents et leurs familles.
Dans les services de soins et d’aides à domicile :
Il nous remonte de grandes difficultés dans tout ce secteur. Les personnels, déjà confrontés à un manque d’effectifs et de qualifications, sont à bout, ils n’ont pas tous les équipements nécessaires pour mettre en place les gestes barrière, et leurs hiérarchies leur mettent la pression. De ce fait, ils mettent en danger leur santé et celle de leurs patients, dont la situation échappe à tous les relevés quotidiens de statistiques officielles.
Plus généralement :
Cette grave crise sanitaire et sociale met en lumière la place et le rôle des retraités dans la société, dans un département comme le nôtre où, représentant un tiers de la population, ils figurent également parmi la tranche majoritairement située en-dessous du seuil de pauvreté.
Elle met également en évidence la nécessité de refonder toute la politique de présence des services publics en territoires, et pas seulement ceux de santé, qui ont vu au fil des ans nos hôpitaux de proximité réduits à peau de chagrin. C’est en proximité des lieux de vie que l’USR-CGT de Vaucluse exige que l’on mette des moyens, pour retisser du lien social, pour lutter contre toutes les inégalités !
L’urgence est là et, avec notre Union Confédérale des Retraités, nous appelons à une démarche volontariste du gouvernement, dépassant les bonnes paroles :
- Une loi rectificative de la loi de financement de la sécurité sociale 2020, promulguée tout de suite pour des moyens budgétaires immédiats, dans l’attente d’uneloi-cadre santé pour l’attribution de dotations budgétaires conséquentes et pérennes aux hôpitaux, ausecteur médico-social et à l’ensemble des services publics de soins et d’aide à domicile,
- Une loi «grand âge»réfléchie à partir des besoins, assortie de moyens, ambitieuse et protectrice, au plus vite et dans la concertation :
- Axes de prévention à prioriser : entre autres, financement des projets déjà contenus dans la loi « Adaptation de la société au vieillissement » et le rapport Libault.
- Attractivité des métiers « du grand âge » à rendre effective : rémunérations, déroulement de carrières, conditions de travail…
- Augmentation immédiate et significative des formations de personnels médicaux et paramédicaux :instituts,formateurs, élèves.
- Développement de structures diversifiées,publiques,d’accueil et d’accompagnement et nationalisation des grands groupes privés lucratifs.
- Mise en place concrète dès maintenant d’un plan pluriannuel de recrutements de personnels qualifiés (minimum 40 000/an et jusqu’à 200 000)pour atteindre un ratio d’un soignant pour un résident et un renfort des services annexes en EHPAD, et développer l’emploi dans le secteur de l’aide à domicile.
- Dotations adaptées en équipements et matériels spécifiques…etc.