Depuis près de trois ans, l’ensemble des droits et garanties collectives des salariés de la métallurgie sont renégociés entre le patronat (UIMM) et les organisations syndicales représentatives (CGT, CFDT, CGC et FO). Plusieurs sujets ont déjà été négociés et mis de côté dans l’attente de la fin des négociations pour qu’ils soient mis à signature, sans doute, fin 2019. Il s’agit notamment des classifications, du temps de travail, de la santé et des conditions de travail.
Actuellement, la négociation porte sur tout ce qui concerne le déroulement du contrat de travail. En effet, de l’embauche aux différentes causes de rupture du contrat de travail, en passant par les cas de suspension possibles de celui-ci, c’est du quotidien des salariés dont il est question. Quotidien souvent jalonné d’aléas heureux ou malheureux.
Aujourd’hui, tous ces sujets sont organisés dans différents textes : les conventions collectives territoriales ( au nombre de 76) plusieurs accords nationaux ainsi que la Convention Collective Nationale des ingénieurs et cadres et celle des sidérurgistes. Qui dit multiplicité de textes, dit droits et garanties collectives variables d’un territoire à l’autre ou d’une catégorie professionnelle à l’autre.
Dans cette négociation, sous couvert d’harmonisation, l’UIMM tente de mettre un sérieux coup de rabot aux droits des salariés construits patiemment tout au long du XXème siècle. Pour la CGT Métallurgie, l’unification des garanties collectives doit se faire par le haut, en retenant pour chaque droit le mieux-disant des conventions et accords en vigueur.
Conforter nos droits et innover socialement pour faire face aux défis de demain
Pour la CGT, cette négociation devrait permettre de construire un socle social digne du XXIème siècle et attractif pour notre industrie au travers d’une convention collective nationale. Pour cela, il ne s’agit pas de s’arc-bouter sur le passé. Notre responsabilité collective est de faire face aux défis de demain. Innover socialement veut dire répondre aux nouveaux besoins des salariés et de leurs familles. Sans être exhaustif, la CGT Métallurgie propose trois axes pour construire des réponses aux besoins sociaux d’aujourd’hui (voir ci-dessous). Ces propositions ne sont pas à prendre ou à laisser, elles doivent être enrichies et débattues dans nos entreprises afin de construire ensemble un statut des travailleurs de la métallurgie de haut niveau social.
La portabilité des droits de chacun
Il semble acquis que, dans une carrière, un salarié « devra » être mobile, changer plusieurs fois, dans sa vie professionnelle, d’entreprise. Pour la CGT, il est anormal que lors de ces changements, le salarié voit ses droits ramenés à zéro.
Pour maintenir les compétences dans l’industrie et assurer socialement les salariés, nous proposons la création d’une sécurité sociale professionnelle où les droits acquis (ancienneté, classification…) seront attachés à chaque personne tout au long de sa carrière professionnelle dans la branche.
Attractivité pour les jeunes et égalité professionnelle
De nouvelles aspirations doivent être prises en compte comme, par exemple, les questions liées à la parentalité en allongeant le congé maternité et en octroyant un vrai congé de paternité.
Accompagner les retraités, renforcer la solidarité inter-générationnelle
e papy-boom ne devrait pas être une charge. Le salarié ayant contribué tout au long de sa carrière à la création de richesses et au financement des retraites des générations précédentes, il est normal qu’il bénéficie de droits lui permettant de vivre dignement. Aussi, la CGT propose de prolonger le droit à la mutuelle pour les retraités financé pour partie par leur entreprise via une solidarité entre actifs et retraités. Il s’agit également de relever le défi de la dépendance et l’accompagnement des personnes âgées par des congés familiaux spécifiques et aussi par la création d’un fonds mutualisé pour la financer.