Il n’y a pas si longtemps, la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) disposait d’un réseau de proximité développé. Ce réseau permettait au contribuable de bénéficier d’un accueil physique et gratuit à côté de chez lui. Mais voilà, sous prétexte d’économies budgétaires, après la suppression de vingt mille (20000) emplois et la dématérialisation à marche forcée, les centres des finances publiques de proximité ferment les uns après les autres. Et le gouvernement a bien l’intention de poursuivre dans cette voie.
A la Poste, transformée en société anonyme (SA), plus de cent mille (100000) emplois ont été supprimés en dix ans, les fermetures des bureaux de poste de proximité s’enchaînent et le service public est devenu un service commercial. Alors, on cherche de la rentabilité, du profit. L’opportunité était trop bonne : après le passage du Code de la route à la Poste, les services d’aide à domicile aux personnes âgées, l’entreprise propose maintenant un service d’aide à la déclaration de revenus, payant, bien entendu, entre 39 et 59 € par déclaration.
La Poste se positionne donc sur ce nouveau « marché » en cours d’abandon par le service public qui relève de décisions politiques dogmatiques des gouvernements successifs. On pouvait déjà trouver sur le site de La Banque Postale un simulateur d’impôt sur le revenu (quel intérêt alors que la DGFiP offre déjà un tel simulateur ?) et nombre d’incitations à la défiscalisation pour les plus riches et les plus gros patrimoines (les fameuses niches fiscales, socialement totalement injustes et, qui plus est, ruineuses pour les finances publiques).
Un paradoxe : la dématérialisation accroît la baisse d’activité « courrier » pour la Poste et celle-ci organise les moyens d’augmenter ce phénomène ! De plus, cette activité s’ajoutera à la multitude de nouveaux services qui sont à réaliser au jour le jour, en plus de la distribution du courrier, des colis (qui augmentent, eux, de manière très importante). Cela va créer une surcharge de travail, en particulier en période de déclaration. Cerise sur le gâteau : dans le même temps, la DGFiP entend basculer l’encaissement en espèces vers les bureaux de poste, tout au moins, ceux qui existeront encore !
Alors voilà, on en est là : les services publics autrefois gratuits et assurés par des personnels qualifiés sont remplacés par des services commerciaux dont l’unique objectif est de faire du profit sur le dos des usager-e-s, au détriment de la qualité du service rendu. Ce ne sont pas les trois heures de formation proposées aux facteurs et factrices qui feront de ces salarié-e-s des spécialistes en fiscalité, matière en perpétuelle évolution au gré des Lois de finance annuelles votées par le Parlement.
NOUS VOULONS
- le maintien d’un véritable service public de qualité, avec des agent-e-s formé-e-s avec un statut garantissant leur neutralité et en nombre suffisant.
- un véritable service public postal ET un véritable service public fiscal !